Bref, j'ai survecu à la sortie piscine
- Madame Bavarde
- 30 mars 2019
- 4 min de lecture

Aujourd’hui je vous parle de cette expérience incontournable de la vie de parent, la sortie scolaire.
Et mieux encore, la sortie piscine.
Mon petit dernier me tanne depuis des semaines pour que j'accompagne sa classe à une des sorties piscine, qui ont lieu tous les vendredis de 9h30 à 11h30.
Je lui réponds inlassablement que je travaille et que je ne peux pas me rendre disponible.
La dernière sortie ayant lieu cette semaine, il m'explique, avec ses yeux grands yeux larmoyants et suppliants, que TOUTES les autres mamans sont venues (j'en doute grandement) et qu'il serait tellement content de me faire voir comme il nage bien (je doute également).
Ne pouvant résister à la menace de me voir cataloguer comme maman indigne par mon fils (et sa maîtresse) je prends une matinée au boulot pour accompagner la classe.
Je commençais déjà à me demander si je n'allais pas devoir investir dans un bon vieux maillot de bain une pièce speedo (mon bikini pigeonnant turquoise semblant tout à fait inapproprié à la situation) et dans un bonnet de bain (comment vais-je faire tenir ma tignasse là dedans ?), quand la maîtresse me précise : "vous n'allez pas dans l'eau hein, les parents accompagnateurs sont là pour aider surtout dans les vestiaires, de toute façon vous n'avez pas passer l'agrément".
Ah mince alors, tout le potentiel fun de la sortie venait de s'effondrer d'un coup.
Me voilà donc fidèle au poste le jour J, devant l'école, en jean et t-shirt (à défaut de speedo), avec trois autres parents, en train de regarder un groupe de 26 bambins surexcités monter dans le bus.
Objectif : compter les enfants, s'assurer que tout le monde a bien pris son sac, et attacher leur ceinture de sécurité.
Objectif complémentaire : gérer les crises de larmes et problèmes de placement dans le bus.
Bilan : deux sacs oubliés dans le couloir de l'école, un gamin inconsolable, et deux chipies en crise pour la place "fenêtre".
Je commence à comprendre que la maîtresse demande des parents volontaires uniquement pour partager son désespoir et me confirme à moi-même que je n'aurais jamais pu être instit.
L'aventure se poursuit dans les vestiaires de la piscine, où se séparent les vestiaires filles et les vestiaires garçons. J'observe la répartition : la maîtresse, trois mamans (dont moi-même) pour douze petites sirènes à préparer, et un papa seul face à quatorze crapauds. Tout ça me semble un peu compliqué, et étant moi-même propriétaire d'un des crapauds en question, je dis à la maîtresse : "Je peux aider dans le vestiaire garçons?"
"normalement non mais allez-y, c'est pas grave, sinon ça va être long".
Imaginez bien quatorze gamins entre 5 et 6 ans, surexcités par l'odeur du chlore, parlant sans reprendre leur souffle, en train de disperser chaussettes et slip dans tous les sens, tout en bataillant pour mettre bonnet et lunettes.
Rien que cette épreuve m'a épuisée, j'étais finalement contente d'avoir un instant de répit quand ils seraient dans l'eau.
J'avoue, je me suis bien marrée à regarder les petits poissons faire les fous dans l'eau, expérimenter leur premiers plongeons avec appréhension, et récupérer au fond de l'eau des anneaux avec fierté.
Et mon bébé chat a effectivement fait beaucoup de progrès.
Tellement émue, je demande à la maîtresse si je peux filmer avec mon téléphone, pour montrer les prouesses de l'enfant prodige au papa, et elle me répond : "Normalement vous ne pouvez pas filmer, c'est pour le droit à l'image, ou alors ne filmez que lui."
Un peu abasourdie, je me dis que je vais bien galérer à ne filmer que mon fils, et que de toute façon la seule chose qu'on verra sur mon film, c'est une bande de têtards en bonnet de bains. C'est pas non plus un facebook live en direct des vestiaires.
La fin de la séance est annoncée, et le retour aux vestiaires en fanfare s'annonce.
Se sécher, retrouver ses affaires éparpillés, s'habiller, fatigués d'une heure de plongeon intensif, c'était apparemment bien trop demandé à ces petits bouts de choux de 5 ans.
La moitié ne se rappelait même plus comment ils étaient venus habillés le matin, ni la couleur de leur maillot de bain échoué sur le carrelage (sérieux les gars, faudrait consulter non ?).
Disputes, pleurs, yeux qui piquent, perte de culotte et cheveux emmêlés à sécher, rien ne nous a été épargné.
Quelques réflexions à l'issue de cette journée ( ah non mince ça n'a duré que deux heures, j'aurais dit douze pourtant) :
- grosse nostalgie des années école, où tu dois te rhabiller encore à moitié humide dans des vestiaires surchauffés, où tu te traînes toute la journée avec des cheveux mouillés et un sac à dos qui pèse trois tonnes (la serviette de bain trempée n'est pas ton ami).
- constater que le monde a bien changé : aujourd'hui ce n'est si évident pour une maîtresse de laisser une maman sécher et habiller d'autres enfants, on voit pas forcément le mal mais on est pas tout à fait à l'aise.
- les écrans sont tellement omniprésents dans nos vies qu'ils sont devenus diaboliques aux yeux du monde. Je ne peux donc pas filmer mon enfant dans le cadre scolaire si d'autres enfants sont à ses côtés, car la menace d'un procès pour utilisation du droit à l'image fait frémir l'école.
- les maîtres nageurs sont toujours aussi bien foutus, et charmant avec les mamans (pardon pour cette réflexion mon mari chéri).
Pour conclure, je peux vous annoncer avec une fierté non dissimulée que j'ai survécu à la sortie piscine.
Kommentare